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Comprendre le Magic Quadrant for BI Plateforms [Partie 4/4]

Comme promis nous terminons cette saga consacrée à l’étude du Magic Quadrant for BI Plateforms 2009 par une critique globale de l’étude. Je vous propose donc sept points qui ont retenu mon attention lors de l’écriture de ces billets. Comme d’habitude les commentaires vous sont ouverts, n’hésitez donc pas à apporter votre avis !

La structuration de l’étude

Commençons par une critique positive. Car il faut bien reconnaitre que l’étude du Gartner dresse un panorama important d’un groupe de plateformes décisionnelles : la lecture complète du document permet de prendre connaissance d’un certains nombre de fonctionnalité/retards des plateformes qui permettent de les différentier sur le marché de la BI. Néanmoins, gardez à l’esprit que le Gartner ne vous livre pas toute son expertise. Finalement le Magic Quadrant n’est il pas comme l’un des nombreux livre blanc que les sociétés publient pour se faire remarquer ? Disons juste que le Gartner a un don pour mettre en scène et vendre son expertise !

Le coût de l’étude

Après analyse de cette étude, j’avoue que j’ai encore des difficultés à comprendre s’il y a une différence entre la version gratuite et payante du Gartner. En effet, la version à laquelle nous avons accès nous est, par exemple, gracieusement offerte par Oracle qui souhaite montrer à ses clients qu’il est encore présent sur le marché en 2009. Alors qui a déjà consulté une étude du Gartner complète ? Le Gartner fait office de référence, mais très peu de décideurs français sont amenés à lire cette étude. Existe-t-il une traduction française ? (Cela aidera nombre de PME, étudiants ou consultants feignants !). Bref je n’irais pas débourser les 1995 $ demandés mais je serais bien curieux de connaître le contenu global de l’étude.

Une étude américaine ?

L’étude se base en partie sur les résultats fournis par une enquête auprès des clients du Gartner. Finalement, doit on considérer que ces mêmes clients sont un panel représentatif de l’ensemble des entreprises qui sont amenées à mettre en place des solutions BI ? Au début de son étude, le Gartner met en avant les nouvelles opportunités sur le marché du décisionnel pour 2009. Parmi elles le secteur des PME semble avoir un fort potentiel notamment suite à la création d’offres packagées à coût réduit. ( Exemple : Business Objects Edge ) Mais le Gartner a-t-il pu interroger ces mêmes PME ? Connaît il leurs besoins ? Ou finalement doit on considérer que puisqu’une solution marche dans une multinationale, elle sera adaptée aussi au fonctionnement de la PME ? Pas si sûr.

Les acteurs open-source

Cette année encore, aucun représentant Open Source dans le Magic Quadrant. Pourtant le Gartner assure avoir mis à jour ses indicateurs afin de pouvoir les faire entrer, si bien que les suites Pentaho et Jaspersoft ont été évaluées par le panel de clients. Si on regarde les références de l’un des principaux intégrateur français de ce type de technologies, on voit que celles-ci sont souvent des filiales ou des activités moins en vue. Les grands groupes seraient ils encore frileux quand à l’adoption de solutions open sources ? Le marché n’est il pas assez mûr ? Les solutions sont elles trop légères pour pouvoir être déployées à une échelle plus importante ? Je ne pense pas avoir assez d’expérience dans le domaine pour répondre à cette question, peut être que l’un de nos lecteurs saura nous éclairer sur le sujet ?  En tout cas, à la lecture du livre blanc 2009 sur les solutions open-source, on se rend vite compte que celles-ci arrivent aujourd’hui à couvrir en grande partie l’ensemble des fonctionnalités des solutions propriétaires concurrentes : analyse adhoc, moteur OLAP, métadonnées, ETL … Finalement, peut être manquent-elles d’originalité et de nouvelles fonctionnalités – en dehors de leur business model – pour bousculer les indicateurs du Gartner et être intégrées dans les visionnaires du magic quadrant ?

Toutes les entreprises mettent elles en place à chaque fois une suite complète ?

L’étude se focalise sur les suites BI, c’est à dire les solutions logicielles qui couvrent l’ensemble de la chaîne décisionnelle. Je trouve que cette approche laisse de côté trop d’éditeurs qui proposent pourtant des produits équivalent, voir supérieurs aux suites BI sur leur créneau. De plus, même s’il est vrai qu’il semble plus facile d’être “full microsoft” ou “full SAP”, je ne pense pas que beaucoup d’entreprises aient pu miser sur les bons outils lors des différents rapprochements qui ont pu se faire durant ces dernières années. Finalement dans le système d’information de l’entreprise on retrouve fréquemment plusieurs éditeurs, qui auront été choisi en fonction d’un besoin précis ou de leurs performances du moment. Un indicateur pertinent ne serait-il pas alors le nombre de connecteurs que propose la suite afin qu’elle puisse s’intégrer le plus facilement possible dans un environnement hétérogène ?

L’ETL ne fais pas parti de la suite décisionnelle ?

Cela ne vous a surement pas échappé : la vision des suites décisionnelles du Gartner se concentre uniquement sur la partie visualisation. Pour être une BI Platform au sens du gartner, nul besoin de maîtriser une technologie qui permet dans beaucoup de cas la création des indicateurs – physiquement. Ce point de vue est discutable. Regardez par exemple les offres d’emploi du secteur décisionnel (ici ou pour ceux qui cherchent un emploi !). Des compétences sur un ETL sont nécessairement demandées. Que faut il en penser donc ? Oubli ou choix du Gartner. Dans un sens je comprends que l’ETL ne soit pas considéré comme une brique de la suite décisionnelle. En effet, il est tout à fait possible d’alimenter un datawarehouse à l’aide de procédures PL/SQL. Tout est possible et c’est d’ailleurs dans certains cas préférables à l’utilisation systématique d’un ETL. Pourtant cet outil est très pratique lorsqu’il faut croiser des données provenant de sources de données multiples. De plus grâce à la couches métadonnées des suites décisionnelle, il est possible de mener des analyses d’impacts qui permettent aux équipes d’avoir au sein de la plateforme décisionnelle un moyen de visualisation de leur système d’informations et notamment des répercutions liées à la modification d’une source de données ou d’un indicateur.

Une étude incomplète …

lorsque l’on lit l’étude du Gartner on se rend compte qu’ils font souvent allusion à leur “enquête” réalisée auprès de leurs clients. Effectivement c’est à mon avis un moyen certain d’avoir une tendance du marché si assez de clients répondent. Le problème c’est que dans leurs conclusions un éditeur est le meilleur pour les requêtes ad hoc (SAP), un autre pour le datamining (SAS) et encore un autre pour ses outils de développement proposés (Microsoft). Finalement on arrive bien à savoir où les éditeurs sont performants et où ils ont des lacunes. Mais pour le reste ? Sont ils plutôt en fin de tableau ou début ? Finalement Gartner nous livre donc une vision tronqué, la vision qu’il veut donner des informations récoltées.

Et les autres études ?

En conclusion de cette serie de billets, je pense qu’on ne peut pas mettre les études du Gartner de côté sous prétexte qu’ils ont la réputation – à tord ou à raison – d’être fortement influencés par les différents éditeurs partenaires. Le Gartner reste une référence dans le monde de la BI. Pourtant il est possible d’avoir des analyses différentes : Forrester, Aberdeen ou par exemple en France Pierre Audoin Consultants sont des cabinets qui publient régulièrement leurs analyses. Ainsi il est possible de se faire une idée des tendances mondiales et donc de mieux comprendre les problématiques et besoins des entreprises. Au bout du compte ces différentes études sont un bon support de discussion et de réflexion. D’ailleurs c’est ce que je vous invite à faire ! Donnez nous votre avis : que pensez vous des études du gartner ? rejoignez vous leur avis ? y a t il une plateforme qui se détache du lot selon vous ? Avons nous fait des raccourcis dans notre analyse ?

Discussion

4 commentaires pour “Comprendre le Magic Quadrant for BI Plateforms [Partie 4/4]”

  1. Merci pour ces articles très clairs et ces précisions intéressantes quand à la lecture de ce fameux graphique.

    Il n’est en effet pas possible de mettre les études du Gartner de coté … c’est en effet une référence en matière de BI.

    Mais c’est d’ailleurs car c’est une référence qu’il est surprenant que ces études refusent les solutions open source ! Ces dernières années ont prouvées l’intérêt et la pérennité que pouvaient présenter ces solutions. Pourquoi ne pas s’y intéresser ?

    Posté par ocarbone | juin 30, 2009, 14:27
  2. Bonjour et bienvenue sur Cogoobi !

    L’open-source offre, c’est évident, une opportunité qui va croissante.
    Mais les grands groupes ne s’y intéressent encore que très peu ! Parmi les raisons, on entend souvent le fait de ne pas toujours identifier clairement la structure derrière le logiciel (même si Talend est en avance sur ce point).

    De plus, les grands comptes aiment avoir déjà vu un outil utilisé chez l’un de leur pair, pour « limiter le risque » et ne pas « être le premier à tenter » : il manque clairement à l’open-source une « grande » référence !

    Lorsque je travaillais avec des outils open-source, j’ai rencontré des sociétés (surtout anglo-saxonnes) qui ne voulaient pas d’un outil gratuit mais étaient prêtes à acheter le produit, à payer une « garantie » que le logiciel ne viole aucun brevet, ne présente aucun risque juridique pour le client. Peut être faut il creuser ce point ?

    Globalement, je suis persuadé qu’il y a de la place pour l’open-source. Mais il va falloir communiquer, mettre en avant les aberrations des éditeurs payants et continuer à améliorer les logiciels et/ou bien former les intégrateurs !

    Chez Talend, comment sentez vous l’évolution ? Mettez vous l’accent sur certains points particuliers pour imposer votre logiciel ?

    Posté par Thomas Malbaux | juillet 1, 2009, 11:27
  3. Quelques éléments de réponse, pèle-mèle…

    – Oracle paye Gartner pour avoir le droit de diffuser l’étude. Ne payez surtout pas les $1995, vous n’aurez rien de plus que ce que la version offerte par Oracle ne contient!

    – Pour Gartner, les BI Platforms sont des suites complètes, incluant ETL, reporting, analyse, etc. Ils n’incluent donc pas les ETL dans ce quadrant, mais dans le Magic Quadrant Data Integration. Duquel l’open source est aussi exclus – cf sur ce sujet mon post de blog et ses nombreuses réponses: http://www.talend.com/blog/2008/10/29/a-comment-on-gartners-latest-magic-quadrant-for-data-integration/trackback/. Voir en particulier celles d’Andreas Bitterer de Gartner.

    – En ce qui concerne vos points sur l’open source, comme vous le soulignez, Talend est un « vrai » éditeur, qui est visible derrière ses produits, présente des références (des grandes – et des plus petites), des garanties, etc. Et offre aussi une vraie visibilité sur la roadmap et les processus de développement, chose que n’offrent pas les éditeurs propriétaires.

    Désolé pour le commentaire un peu long, il y a beaucoup d’autres choses à dire, à votre dispo si vous voulez continuer le débat.

    Yves de Montcheuil
    Talend

    Posté par Yves de Montcheuil | juillet 1, 2009, 19:18
  4. Merci pour ces précisions !

    Comme Brice l’a précisé plusieurs fois dans ses articles, le Gartner n’est certes pas la meilleure référence, mais c’est néanmoins celle qui est suivie pas nombre de décideurs de grands comptes !
    Le combattre ou y entrer pour au moins y apparaitre… un choix pas évident (et, comme précisé dans votre post, lié à une probabilité de commentaire positif quasi-nulle !).

    Nous aurons, je le pense, l’occasion de parler de temps en temps des outils open-source ! Stay tuned 🙂
    Bon courage pour le développement (technique et marketing) de votre outil !

    Posté par Thomas Malbaux | juillet 2, 2009, 11:20

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